Appel à contribution « Activismes numériques, langage, genre et sexualités » | GLAD!
Revue francophone dédiée aux travaux qui articulent genre, sexualités et langage, GLAD! lance un appel à contributions pour un numéro thématique consacré aux activismes numériques. Si vous souhaitez contribuer à ce numéro, nous vous invitons à soumettre un résumé présentant votre proposition d’article (de 3000 à 6000 signes) d’ici le 22 novembre 2024 à revue.glad@gmail.com. Le numéro accueillera des articles scientifiques ainsi que des textes aux formats plus libres dans ses rubriques « Explorations », « Créations » et « Traductologiques ».
Deadline : 22 novembre 2024.
Le numéro 19 de la revue GLAD! portera sur l’articulation du langage, de l’activisme numérique et des questions de genre et de sexualité. Ce numéro ambitionne notamment de prolonger les réflexions initiées à la fin des années 2010 sur les mobilisations et pratiques féministes numériques (Blandin, 2017 ; Pahud et Paveau, 2017), ainsi que les travaux plus récents portant plus spécifiquement sur l’articulation entre genre et les méthodes, terrains ou outils mobilisés au cours de l’enquête numérique (Baneyx, Bourdeloie et Lallet, 2023 ; Bruneel, Olivesi et Verquere, 2023).
Dans cette perspective, cet appel à articles mobilise largement la notion d’activisme : pourront ainsi être discutées d’autres notions, à l’image de celles d’engagement, de militantisme, de mobilisations et actions collectives, contestataires ou protestataires, de participation politique, d’espace de la cause, etc., au-delà de conceptions qui les restreignent à des activités nécessairement publiques, collectives, radicales ou encore progressistes (Fillieule 2009 ; Neveu 2011 ; Bereni et Revillard, 2012 ; Le Mazier, 2020). Ce cadrage large a pour objectif d’inviter à une réflexion susceptible de problématiser l’ancrage retenu au regard des concepts de genre et de sexualité, dans une perspective langagière et en terrain numérique.
Interroger l’activisme en terrain numérique revient à appréhender les productions numériques dans toute leur complexité. Une attention particulière sera ainsi portée aux travaux interrogeant l’articulation des espaces en ligne et hors ligne, en vue de questionner les conditions de production, de circulation et de réception des discours numériques. Nous encourageons les études documentant l’évolution des usages numériques des plateformes comme Twitter, Facebook, Instagram, Reddit, ou encore YouTube, tout comme celles portant sur des plateformes plus périphériques dans la recherche, comme TikTok, Telegram, Twitch, Discord, Mastodon, Wattpad, Tinder… Au-delà de la seule question des usages, la prise en compte de ces espaces numériques offre la possibilité d’interroger les relations entre activisme, algorithme et plateformisation. Quelles stratégies existent pour les internautes plus ou moins organisé-es, pour contourner la censure ? Pour organiser leurs visibilités ? Comment ces usages varient-ils selon le statut des acteurs ou actrices envisagé-es ou encore selon leurs positions dans les rapports de pouvoir ? Dans cette perspective, nous encourageons les travaux questionnant la multimodalité des espaces numériques, en dépassant la seule dimension textuelle pour s’intéresser à des formats plus marginalement étudiés, à l’image des images animées (comme les vidéos ou gifs), des émojis, memes et reels, ou encore aux productions sonores (envoi de vocaux, podcasts…).
L’articulation entre activisme numérique et les questions de genre et de sexualité doit là encore être entendue largement. À ce titre, sont attendus des travaux ayant pour focale principale les questions de genre et de sexualité. Ces derniers peuvent aussi bien porter sur les activismes féministes, LGBTQIA+ ou queer adoptant un point de vue critique sur les notions de genre, de sexualité et de sexe, que sur des objets ou terrains adoptant un point de vue réactionnaire (l’actualité a montré la vivacité des mouvements numériques anti-avortement ou contre l’éducation à la sexualité, sans parler du masculinisme ou encore du mouvement tradwife…). Nous porterons une attention particulière aux travaux s’intéressant aux dynamiques de pouvoir au sein des activismes numériques féministes et queers/LGBTQIA+. Sont par ailleurs fortement encouragées les recherches qui problématisent ou font émerger des questions liées au genre et à la sexualité, sur des terrains a priori éloignés de ces questions : mouvements sociaux autour de la race, de la religion et de la migration, du validisme, de l’écologie, de la classe, etc. Par ailleurs, ce numéro a pour ambition de participer à la prolifération des travaux autour de la sexualité (Damian-Gaillard et Vörös, 2023), du travail du sexe, de l’érotique et du pornographique dans leur dimension numérique et activiste, et combler les lacunes de la littérature sur les cultures contestataires numériques autour de la sexualité (Middleweek, 2019), aussi, nous encourageons fortement les travaux s’inscrivant dans les sex, porn et queer studies. Comment s’articulent sexualité et activisme en ligne ? Quelles relations existent entre l’activisme prosexe des plateformes grands publics et le travail du sexe sur des plateformes plus spécifiques (Onlyfans, Mym, etc.) ? Peut-on comprendre la littérature érotique numérique comme une forme d’activisme ?
Quant à la question du langage, nous rappelons que nous l’envisageons dans une perspective trans/inter/anti.disciplinaire, laquelle dépasse de loin le seul cadre de la linguistique et s’ouvre aux sciences de l’information et de la communication, à la philosophie du langage, à la littérature, à toute perspective s’intéressant au langage comme outil de communication et de signification. Pour rappel, nous accueillons toute proposition en français, quelles que soient les langues et espaces d’origine de ses données. Les travaux portant sur des espaces francophones aussi bien que sur des langues marginalisées par la recherche sont plus qu’attendus. Nous serons également ravies de recevoir des propositions problématisant les relations entre activismes de langues et d’espaces différents, au vu de la dimension multilingue et délocalisée de l’espace numérique.
Calendrier des soumissions
- 22 novembre 2024: Envoi des résumés des contributions
- 20 décembre 2024: Retour du comité de rédaction sur les propositions
- 28 mars 2025: Envoi des contributions complètes
- Décembre 2025: Parution du numéro 19